Escale lucrative

Le plan de Lucius et Pierre marcha à merveille. Pierre vit arriver Lucius a une vitesse folle, talonné par quatre gardes. il serra la poings et continua de regarder dans le vide, il ne fallait pas qu'il paraisse en quoique ce soit suspect. Néanmoins, il était très concentré. Il était placé avant la corde, car il avait prévu que quand il tirerait sur la corde, il se retournerait dans le dos de ses ennemis, ce lui sera pratique en cas de combat, ça lui conférerait un avantage. Il regarda Lucius passer devant lui. Il évita soigneusement le piège avec une habilité que Pierre admira. Il tendit la corde en utilisant sa magie. Le sort qu'il avait préparer se montra efficace et les quatre chevaux tombèrent : les deux premier se prirent les sabots dans la cordes et tombèrent vers l'avant, tête la première ; alors que les suivants, ne se prirent pas le piège, il tombèrent sur les chevaux qui venaient de chuter, en risquant de bloquer voire de tomber sur leur cavalier. Pierre saisit sa dague d'un mouvement parfaitement maitriser, et courut dans le nuage de poussière qu'avant provoqué l'événement. Il vit un de ses ennemis, le torse bloqué sous un cheval, et un autre visiblement plus mal en point qui semblait avoir les côtes...Pierre décida qu'il n'étaient pas dangereux pour l'instant. Il repéra rapidement ce qui l'intéressait. Deux des gardes avaient été éjectés de leur chevaux et semblaient être en mesure de se battre.

*J'espère que ni les chevaux ni Lucius n'ont été blessé...cette poussière m'empêche d'y voir clair ! *

Pierre s'occupa d'abord du garde le moins sonné. Sa dague au poing, il planta son arme dans le ventre du garde, au niveau des poumons. Ensuite il porta le même coup au second garde, qui se serait relevé si Pierre lui avait donné une seconde de plus... Pierre entendit du bruit dans son dos. Il se retourna d'un bond et vit un des gardes qui était coincé sous son cheval qui courait vers lui une lourde hache à la main. L'offensive aurait pu faire très mal mais elle était menée laborieusement. Pierre évita l'assaut facilement et immobilisa le bras de son adversaire deux secondes, le temps qu'il lui fallu pour contourner le garde et tenter de le frapper d'un coup de dague vertical.

[ Je suis désolé pour le désagrément, mais mon tour avait été sauté...désolé les gars ! ]

[Le hasard joue dans le camps de Lucius, mais il est évident, et je le dis très honnêtement et presque solennellement, que si cette pointe doit lui transpercer le coeur ou bien juste le ventre, le laissant grièvement blessé, il suffit que tu me le dise et j'éditerais.]

Alors que Lucius contemplait à la fois fasciné, surpris et complètement démoralisé, la magie surpuissante que ce qui de prime abord semblait être un simple garde déployait contre lui, le mur se déforma magiquement pour devenir une pointe perçante qui se détacha pour voler vers le nécromancien blessé. Celui-ci ne la vit pas. Elle l'aurait traversé de part en part si, par un hasard merveilleux, la peur ne l'avait pas fait brusquement reculer d'un pas qui, s'il ne lui permit pas d'éviter la flêche, lui permit d'éviter une blessure gravissime. En effet, la pointe se planta dans l'abdomen du jeune homme, faisant gicler le sang. Le douleur sembla se répandre comme une explosion dans le corps du nécromancien qui ne comprit pas tout de suite ce qui se passait. Ses jambes, surprises, le laissèrent tomber, et cette fois, il ne se sentait plus capable de se relever. De plus, sa chute eut pour effet malencontreux d'enfoncer encore un peu plus le poignard fiché dans l'épaule de notre miraculé, provoquant un nouvel élan de douleur l'empêchant de bouger son bras droit.

Tout cela, Lucius l'avait ressenti. Étrangement, la douleur horrible l'avait empêché de se rendre compte qu'il avait poussé un hurlement de douleur intense en tombant. Elle lui avait aussi épargné de sentir le contact du sol avec ses genoux, puis de son crâne avec les pavés. Enfin, allongé sur le ventre, elle l'empêchait de sentir le sang qui s'échappait par grosses rasades de ses plaies.

Il ne se souciait plus de rien. Le cheval? Qu'importait? Le vol? Qu'importait? Ses amis? Il ne les reverrait sûrement jamais. En vérité, bavant sur le pavé, il se croyait mort. Paradoxalement, la douleur était si intense pour lui qui était si peu endurant qu'il lui semblait qu'il ne souffrait plus. Il n'avait plus aucune notion du temps d'ailleurs. Il ne voyait plus rien puisqu'il fixait le pavé et ne faisait plus attention au reste. Le monde lui semblait bloqué dans cette position, écrasé sur le pavé. Il lui semblait que c'était ainsi que cela devait être, lui mort sur le sol, comme il lui semblait que les arbres devaient être de bois et la mer remplit de poisson. Il mourrait. Et si il n'avait pas accès à des soins même simple sous peu de temps, pour sûr, il n'aurais jamais l'occasion d'aller à Simëdan.

Pierre s'était débarassé de ses adversaires avec une facilité déconcertante. Lucius s'en était sorti avec moins de chance. L'épieu de roche s'était planté dans son torse, provoquant une hémorragie abondante.

Talar était un jeune mage de guerre, sa magie était plutôt instable et il peinait à la maîtriser. Ce sort, bien que considéré comme basique pour un mage de haut niveau, lui avait coûté cher. Tombant à genoux face à Lucius, il se mit à cracher du sang sur le pavé, l'aura magique continuant de tourbillonner en volutes rouges et jaunes autour de lui.
La magie ancienne lui avait siphonné toute son énergie telle une sangsue.

Si l'on pouvait considérer que Lucius était à l'agonie, le jeune garde n'en était pas loin non plus.

Pierre s'était réjoui de l'efficacité de leur plan. Il s'était débarrassé de trois adversaires assez facilement, et fit donc le point. Il regarda vers Lucius, enfin vers l'endroit où il pensait qu'il était. Voyant la situation et Lucius qui semblait blesser, il courut vers l'adversaire de Lucius. Il ne comprit pas pourquoi les deux adversaires étaient à terre, car généralement quand l'un tombe, c'est que l'autre l'a vaincu. Pierre se dit que cette situation lui permettait de se renseigner sur l'invasion de Teroal, il voulait donc garder le garde en vie, du moins assez longtemps pour qu'il parle un peu. Le visage déformé par la haine, il fonça vers le mage, et lui sauta littéralement dessus. Il bloqua toute tentative de résistance et le plaquant au sol avec son genoux, qui appuyait vigoureusement sur la colonne vertébrale du garde, toute en appuyant la pointe de sa dague sur la nuque du garde. Voyant Lucius blessé grièvement, sa fureur s'accrue.

" Fils de chien ! Qu'est ce que vous foutez à Téoral ? Parle, sinon je vais t'expédier chez les morts dans la seconde ! "

Lucius émergeait peu à peu de son choc semi-léthargique. Une mouche c'était posée sur sa nuque et la sensation désagréable que cela lui causait lui rappela que peut être il était encore vivant. Le goût de la poussière dans la bouche lui semblait soudainement un véritable délice non pas par son goût mais par sa signification. Enfin, même la chaleur qui se répandait dans son corps lui semblait être comme une chaleur réveillant un corps engourdit par le froid. Elle se fît bientôt à nouveau trop intense pour être agréable. Le nécromancien tenta de se relever sur ses avant bras pour voir ce qu'il se passait, n'entendant plus de bruit de batailles mais seulement des cris que son cerveau encore meurtrie ne lui permettait pas d’interpréter, mais la douleur violente dans son épaule le fît retomber assez brutalement. Il retenta péniblement de se redresser en utilisant uniquement son bras gauche. Au pris d'un terrible effort, il se souleva de son bras gauche et, de sa jambe droite, il se bloqua pour se maintenir. Pierre maitrisait le mage et l'interrogeait. Cet elfe était impressionnant. Il avait défait tout le monde et avait soumis le puissant mage sans même le tuer. Le Mage Sanglant se sentit un peu honteux d'avoir été si terriblement inutile. Doucement, il entreprit de se pivoter sur le dos dans le but de se glisser contre le mur proche pour s'y reposer. L'opération se déroula sans grand problème hormis une douleur affreuse et une nouvelle perte de sang. Les dents serrées, l'homme pleurait. Il pleurait de douleur et de honte. Il pleurait de se sentir si minable, en silence comme on pleure le déshonneur. Il se sentait incapable d'utiliser son bras droit et était franchement dans l'impossibilité d'utiliser sa jambe gauche sans souffrir d'une manière horrible du pic de pierre planté dans sa chaire. Lentement, donnant tout ce qu'il lui restait de force, il se traina jusqu'au mur, comme une limace sanglante qui marque son passage par une lignée vermeille. Arrivé, essoufflé, sur le mur de la ruelle, Lucius se reposa un instant, les yeux fermés. Il vit en pensée les vertes prairies de Mataniel où broutaient des vaches, paisibles, en dehors des soucis des Hommes. Il voyait Taâk'in et ses filles de joies qui aujourd'hui mourrait mais demain reviendrais sans nul doute à la vie. Une ville où même face à la peste, les Hommes restaient tels qu'ils étaient : voleurs, prostituées, alcooliques et caetera. Il essuya son front suant et ses larmes d'un revers de la main. Il ne mourrait pas. Il ne mourrait pas parce qu'il voulait revoir Mataniel. Parce qu'il voulait revoir Taâk'in. Parce qu'il voulait faire route avec Llyk, Pierre et Aramis. Visiter les terres des elfes. Il ne pensa même pas un quart de seconde à Sofia. Il ne pensait qu'à la vie.

Reprenant espoir, le jeune homme posa sa main sur la garde du poignard fiché de toute sa lame dans la viande de son épaule et la caressa doucement. Il savait ce qu'il fallait faire. Il l'avait lu. Il savait aussi la sensation que cela lui ferait. Comme si le poignard lui sciait la chair une seconde foi. Il savait aussi qu'une fois que ça serait fait, il lui faudrait agir vite, mais il avait tout prévu. La corde de linge était encore là, sur le sol. A porté de main. Lucius pris une grande inspiration, résigné, et fît ce qu'il avait à faire. D'un coup sec, il tira sur le poignard. Comme prévu, ce fût affreusement douloureux, et cette fois, il ne pût retenir un cri de douleur puissant sans pour autant être une véritable hurlement. A l'image de ce qu'était Lucius. Un assassin doué, un mage assez puissant, mais globalement, un combattant plus que moyen... Le sang s'écoula tout de suite de la plaie. Assez pour laisser craindre qu'une artère soit tranchée. Mais l'heure n'étais pas à s’inquiéter de l'avenir. L'heure était à lutter pour s'assurer d'avoir un avenir. Nerveusement, le jeune homme attrapa donc une fripe de Pierre qui gisait là et, de sa main gauche et s'aidant de ses dents, il la noua très serrée autour de l'épaule. Quelques secondes après, le sang souillait déjà le bandage de fortune, mais c'était toujours ça de pris.

Pour l'abdomen, ce serait plus compliqué. Il faudrait plus qu'une seule main pour le panser. Le Mage plus sanglant que jamais leva la tête vers son ami sans vraiment faire attention à ce qu'il faisait et bredouilla, se rendant par là même compte qu'il lui était difficile de parler :

"Bobby... J'ai... J'ai besoin d'aide..."

Le mage de guerre cracha de nouveau du sang et répondit d'une voix faible au demi-elfe :

"Je ne suis qu'un garde, je n'ai fait que suivre... les ordres."

Puis il se tut, la respiration de plus en plus faible et les yeux clos.

"Je ne suis qu'un garde, je n'ai fait que suivre... les ordres."

"Bobby... J'ai... J'ai besoin d'aide..."

Pierre fut déçu de son interrogatoire. Il espérait récupérer des informations qui lui auraient été fort utilise pour la suite des événements. En effet, Pierre ne comprenait la raison de l’invasion de Teoral. Teoral était un petit royaume, alors pourquoi le vaste empire de Mataniel a-t-il attaqué son voisin ? Il n’en voulait pas au garde et comprenait parfaitement son point de vue. Mais il cessa de penser à ça et s’occupa plutôt de Lucius qui appelait à l’aide. Pierre ne s’était pas rendu compte de la gravité des blessures de son ami. Lucius était blessé au dos et au ventre, et avait perdu beaucoup de sang. Pierre attrapa la main gauche de Lucius – celle qui n’était pas blessé- et le releva. Pierre attrapa la main gauche de Lucius – celle qui n’était pas blessé- et le releva.

« Vite ! Tu te sens capable de marcher ? »

Par chance, l'épaule blessée de Lucius n'était pas du coté sens que sa blessure au ventre, aussi pouvait il se tenir à peu près debout si on l'aidait un peu. Pierre lui servant de béquille, le jeune homme réussit à se dresser avec difficulté. Le ventre crachant toujours un peu de sang, il n'en réussit pas moins à reprendre son système de réflexion habituel.

"Oui je... je crois... merci... Ecoute... Avec ce qui c'est passé aujourd'hui on... on a tout intérêt à provoquer la peur chez les... les gardes pour... pour qu'ils redoutent de nous combattre... Met moi sur un cheval et mutilons en quelques... quelques uns... Qu'en pense tu?"

"Oui je... je crois... merci... Ecoute... Avec ce qui c'est passé aujourd'hui on... on a tout intérêt à provoquer la peur chez les... les gardes pour... pour qu'ils redoutent de nous combattre... Met moi sur un cheval et mutilons en quelques... quelques uns... Qu'en pense tu?"

PIerre avait de la peine pour son ami. Il regardait Lucius se relever péniblement, et s'en voulait de ne rien avoir fait quand Lucius avait proposé de servir d'appât. Il caressa quelques secondes l'idée de voler la bourse de Lucius pendant qu'il le mettrai sur le cheval, mais Lucius était devenu un ami, un ami blessé qui plus est.

* Mutiler...un garde...ça me répugne, mais il a raison, ils font qu'ils aient peur de nous. Plus on est redouté, mieux c'est. Par contre, faut pas que Llyk et le touffeur de salade soient au courant, faut pas les effrayer, surtout pour Aramis.
" C'est...une bonne idée. Repose toi, t'as perdu beaucoup de sang. Met toi sur un cheval, je vais t'aider.

[i]Pierre fit s'assoir Lucius contre le mur, et alla vers les chevaux. Par chance, ils restaient resté près du lieu de l'attaque. Pierre tira sur les rennes d'un des chevaux et l'emmena près de Lucius. Pierre fit la courte echele à Lucius, tant prenant attention à ne pas empirer l'état de sa jambe gauche. Une fois Lucius sur le cheval, Pierre récupéra la corde restée par terre, et la lança vers Lucius.

" Tiens, fait toi un bandage, faut pas que tu perdes trop de sang. "

Avec l'aide de Pierre, Lucius se hissa sur le cheval, non sans douleur ni sans hémoragie. Epuisé par cet effort et soutenu par les rênes, le nécromancien blessé s'appuya sur le cou du cheval où il sombra dans un état second. Son sang coulait doucement sur la robe blanche du cheval. Il avait oublié d'extirper de sa chair la pointe de mur qui y était donc toujours plantée, mais cela lui importait peu. Il n'avait plus qu'une seule envi : s'allonger et dormir. La journée avait été éprouvante, mais là, c'était le bouquet. On ne pouvait pas dire que Lucius n'avait pas écoutés les conseils de son camarades, il ne les avait juste pas entendu. Non pas qu'elles n'étaient pas audibles, mais monter sur son nouveau destrier avait été une épreuve qui demandait toute la concentration possible. Plus ou moins confortablement installé, il attendit.

* Bon, je m'occupe d'un des gardes et après on s'casse, on doit retrouver les autres, ils doivent déjà nous attendre. De plus, Lucius est en piteuse état, il a besoin de soin. Malheureusement, j'ai aucune idée d'où trouver quelqu'un qui saura lui apporter les soins dont il a besoin. Aller, occupons-nous de celui là ! *

Pierre sortit sa dague, doucement. Il avança vers le corps du magicien qui avait blesser Lucius, se pencha au dessus de son visage, mort. Il attrapa sa tête par les cheveux, et, d'un large geste, il entailla la peau du garde. Il y fit une large incision de plusieurs centimètres de large, et tira sèchement dessus. Un morceau partit, laissant à l'air un disque de bonne taille. Il jeta le lambeau de peaux à quelques mètres, et se releva. Pierre considérait qu'il était temps de partir, et prit deux chevaux par les rennes.

" Aller, suis moi on va retrouver les autres ! "

Pierre avançait au pas vers l'entrée de la ville, cherchant les autres qui, il l'espérait, les attendaient.