La reconnaissance...

Il était environ 16 H 00 quand Olaf commença à chercher le manoir du banquier dans les rues de la Tansdiïr. Tandis qu'il se dirigeait vers le centre de la ville, Olaf se dit qu'il devrait commencer par repérer le manoir grâce aux hommes de son client qui vont sécher de grands draps rouge dans la maison d'à côté, et ensuite se contenter d'observer précisément le moment où le banquier rentre chez lui, pour s'assurer de l'heure à laquelle il rentre, comment il est entouré, et surtout, où se positionner pour qu'on ne voit pas l'assassin accomplir son méfait, et qu'il puisse atteindre sa victime. Au grand désespoir de Olaf, les rues de la ville sont bondées, noires de monde.

* Pourvu qu'il n'y ait pas autant de monde là où habite le banquier. Mais bon, avec un peu de chance, le soir, quand il rentrera chez lui, les gens seront eux aussi rentrés chez eux. De toute façon, aujourd'hui, ce n'est pas important. *

Olaf continua à marcher, dans l'espoir de trouver la maison, mais pour l'instant il ne trouvait rien. Il se demanda s'il ne devrait pas demander à quelqu'un où il habite, mais il se dit que demander où habite un banquier qui, le lendemain, allait se faire tuer, ça ne serait pas discret. Les rues de Trandiïr sont assez étroite, en pavé. De part et d'autre de celles-ci on distingue quelques étalages de commerçants qui vendent leurs produits à la crié, dans une atmosphère assez bruyante. Olaf continua, continua, puis fini par voir deux hommes en train de faire sécher des draps rouges au soleil.

" Serait-ce les agents de mon employeur ? " dit-il pour lui même.

Effectivement, Olaf marcha encore un peu et aperçu une grande et belle demeure. Celle-ci comportait 3 étages le tout ornés par une multitude de fenêtres grandes ou petite, avec ou sans persiennes. L'entrée se faisait par le devant, en montant un petit escalier. En haut de la maison, il y avait un espace entre le toit et le dernier étage, c'est pourquoi Olaf crût deviner un faux-plafond.

* Bien, c'est ici. J'ai trouvé la bonne maison. Reste à attendre ce soir pour voir comment les choses se déroulent... *

Le jeune assassin attendit trois longues heures avant que quelque chose ne se passe. Néanmoins, aux alentours de 19h30, un groupe d'hommes difficile à rater fît son apparition. Un groupe de six hommes, organisé en hexagone avec, au centre, un homme richement vêtu portant un coffret de bois précieux. Les gardes avaient tous l'air de sérieux roublards sans peur et sans limites, bardés de cicatrices et d'armes en tout genre.

Il était 19h30, le soleil commençait à se coucher, des flaques d'eau reflétaient le ciel. C'était le moment. Le banquier se dirigea vers sa maison avec son coffre en bois et ses six gardes. Ces derniers étaient disposés autour du banquier et avait l'air près à en découdre. Rapidement, Olaf s'assit sur un banc et observa discrètement la scène. Les gardes ceinturaient toujours le banquier, tout en se déplaçant, puis finirent par rentrer dans la maison avec le banquier. Ce dernier-comme l'avait dit l'employeur-était assez gras et grand. Pendant les heures où Olaf a attendu, les commerçants avaient fermé boutique, la rue s'était vidée de ses passants, qui sont certainement rentrés chez eux ou au bar. Il ne restait plus grand monde. Pendant que le banquier est rentré chez lui, tout le monde a regardé la scène, puis est revenu à ses occupations.

* Attaquer le banquier quand il rentre chez lui, c'est du suicide ! Les informateurs de mon client ne valent rien, ou bien ils m'ont prit pour quelqu'un d'autre ! Toujours est-il que je ne peux pas tuer ma victime quand elle rentre de chez elle. Il va falloir me trouver une échappatoire. Sinon, s'en est fini de moi. *

Soudain, Olaf eu une idée. Une idée un peu folle, mais une idée tout de même. Plus il y pensait, plus il se disait que ça avait une chance de réussir. Sur combien ? Il l'ignorait.... La maison d'à côté est assez proche de la maison du banquier, et il y a des agents du client à l'intérieur. Pourquoi ne pas monter sur le toit et attendre que le banquier sorte de chez lui pour le tuer ? De plus il pourrait très bien se cacher à l'intérieur après avoir accompli son forfait. Olaf se dirigea donc vers la maison voisine, où il fut accueillit par deux humains. L'un d'eux lui demanda à voix basse :

" Bonjour Monsieur, vous êtes celui qui va assassiner le banquier ? On peut vous aider ? "

D'une voix un peu énerver par le fait qu'on lui demande de l'aide, Olaf déclina l'offre et demanda si on pouvait juste lui montrer où était l'accès au toit. Les agents lui montrèrent, puis s'éloignèrent. Olaf monta sur le toit et regarda les environs.

* Parfait. De là je pourrais aisément atteindre ma cible. Le problème c'est qu'il va falloir que je descende d'ici pour l'achever. Il va valoir faire vite, et prier pour qu'il n'y ait pas trop de monde. *

Olaf expliqua son plan aux deux humains, en précisant qu'après le meurtre ils devraient lui trouver un endroit où se cacher. Les agents acquiescèrent.

* Bien. Il ne me reste plus qu'a préparer mes dards, et à me mettre en position. Il va me falloir de la vitesse, de la discrétion, et un brin de chance ! *

[Des elfes ne travaillerons jamais pour l'inquisition. Toucher quelqu'un depuis un toit avec une sarbacane est peu probable, mais ça peut se tenter, à toi de voir. Edite le coup des elfes et je répondrais.]

Au bout d'une éternité, l'inattendu se produisit. Le banquier sortie de sa maison pour prendre l'air dans son petit jardin. Il y avait là deux gardes et une bonne distance entre la sarbacane et sa cible, mais néanmoins, l'homme semblait relativement accessible.

Cela faisait un bon moment qu’Olaf guettait l’arriver du banquier depuis le toit de la maison voisine. Il faisait nuit et l’obscurité partielle que lui offrait ce moment de la journée jouait en la faveur d’Olaf. Ce dernier espérait que cela lui permettrait de ne pas être repéré par le banquier et ses gardes du corps, tout en voyait suffisamment pour repérer et viser sa cible.

* La rue n’est guère fréquentée. En même temps, il faut dire que ce n’est pas une heure à laquelle les gens sortent de chez eux. Il n’y a que quelques ivrognes qui tentent tant bien que mal de rentrer chez eux, vomissant, trébuchant le long de la rue. *

C’est à peu près à ce moment qu’Olaf entendit du bruit. Un bruissement à peine audible : un cliquetis qui ne pouvait que signifier une chose : on sortait de la maison du banquier. Olaf vit un garde du corps tourner la clenche de la porte, ouvrir la porte, puis passa l’encablure et enfin entrer dans le jardin de la maison du banquier. Après une courte inspection des lieux, le banquier sortie lui aussi de la maison. Derrière lui, un autre garde était debout, posté devant la porte.

* Tiendrais-je enfin ma chance ? Je suis un peu loin, mais bon, après tout, pourquoi pas ? J’ai déjà atteint des cibles plus éloignées encore… Il n’y a que deux gardes autour de ce cher banquier, et je pourrais certainement me cacher grâce aux deux agents de mon client. Et puis, je n’aurais peut-être plus d’opportunité pendant longtemps. Et si j’attends demain, mon client s’impatientera peut-être et alors qu’adviendra-t-il de moi ? Je n’ai pas le choix. Il faut que je tue cet homme. Et tout de suite. *

Olaf, sûr de lui, se positionna de manière à être le plus stable et le plus précis possible, saisi sa sarbacane, la mit entre ses lèvres, et souffla.

Le membre 'Olaf Sildur' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'd20' : 7

[Toi, t'es un foutu p'tit veinard! ]

Un tir à cette distance était plus qu'audacieux. La fléchette empoisonnée partait de toute évidence loin de la cible, et vraiment, rien n'était gagné d'avance. Mais un providentiel coup de vent vint lui donner plus de puissance et la remettre miraculeusement dans le bon axe. C'était vraiment un hallucinant coup de chance! La fléchette vint se planter net dans le coup du banquier qui, ressentant une douleur, posa machinalement sa main à l'endroit de l'impact. Il senti la fléchette, se mît à pâlir puis à hurler des ordres à ses gardes.

"Un assassin!! Vite! Trouvez le!! Fouillez tout le quartier si il le faut! Allez chercher les autres!!! Oh mon Dieu, mon Dieu..."

Au moment où sa fléchette partie, Olaf savait que c'était la dernière qu'il tirerait avant longtemps, très longtemps. Peut-être même sa dernière... En voyant la direction qu'elle prenait , Olaf imaginait déjà la tournure qu'allait prendre les événements : il allait rater sa cible, on va le repérer, lui, sur son toit, et en espace d'un instant, une flopée de garde vont accourir, et alors s'en sera fini d'Olaf Sildur, le grand assassin.

* Pourquoi avoir tenté de tirer à une telle distance ? Mon audace va causer ma perte... Mais !? Qu'est-ce que !? Quoi ! Ma pointe dévie toute seule ! Comment une telle prouesse est-elle possible ? Je suis bon mais, mais pas au point d'être télépathe ! *

En effet, Olaf vit d'abord la pointe partir, en prenant une direction qui, à coût sûr, ne lui permettrait jamais d'atteindre sa cible, puis celle-ci se mit à bifurquer, bifurquer, à telle point qu'elle finie par arriver dans le coup du banquier. C'est alors qu'il comprit.

* Mais bien sûr ! Le vent ! Le vent ! J'ai oublié de prendre en compte ce facteur ! Sans le faire exprès, j'ai fait un tir parfait ! Si ce n'est pas de la chance, ça ! Je m'en souviendrais longtemps, c'est sûr ! *

Mais, perdu dans ses pensées, Olaf oublia qu'il devait achever sa victime. Victime qui d'ailleurs était en train de se raidir invariablement, le poison se propageant dans son corps... Il ne vit pas non plus le danger arrivé. Les gardes affluèrent de toutes parts, se dispersant dans un seul but : trouver celui qui a tenté d'assassiner l'illustre banquier. Tout à coup, Olaf revint à l'action. Il prit conscience qu'il devait achever sa victime, et se cacher.

* La débâcle générale joue en ma faveur. Ces abrutis de garde n'ont pas pensé que l'assassin devait achever sa victime. Encore une fois, la chance me sourie. Il faut que je fasse vite, avant que l'on me repère. *

Olaf descendit du toit, et vit les deux humains qui le regardaient, sans savoir quoi faire.

" Mais ne restez pas planté là, préparez-moi un endroit où me cacher ! " ordonna l'assassin.

" Nous attendions seulement que vous nous donniez des ordres " se défendirent les deux humains.

Olaf savait qu'il devait être discret : s'il sortait dans la rue avec une dague et un sourire carnassier, il allait de toute évidence attirer l'attention. C'est pourquoi il plaqua une expression indéchiffrable sur son visage, et ouvrit la porte qui menait jusqu'à la rue. Ce qu'il vit le laissa patois. Un bazar incommensurable régnait dans la rue qui, il n'y a quelques minutes, était calme.

Une flopée de gardes mercenaires avait surgit de partout et chaque bâtiment voisin était fouillé, d'ailleurs, deux hommes bousculèrent Olaf qui venait à peine de sortir pour entrer le bâtiment que, guidé par une chance inouïe, il venait de quitter.

Olaf avait prit la décision de sortir de la maison à partir de laquelle il avait tiré la fléchette empoisonnée. Toutes les lumières étaient allumées, et, çà et là, des mères criaient à leurs enfants de retourner se coucher, qu’il n’y avait rien à voir. Un vieillard était sortit de chez lui, prostré sur le pas de sa porte, regardant le gigantesque capharnaüm avec dédain. Des gardes affluaient de toute part, toutes les maisons étaient passées au peigne fin ; l’assassin était cuit.

* Il y a des gardes partout. Toutes les maisons sont fouillées minutieusement. C’est bien ma veine. Moi qui comptais me cacher dans l’une d’elle. D’un côté, heureusement que je suis sortis dans la rue : si je serais resté à l'intérieur, j’aurais tout de suite attiré l’attention. Alors que là, en me mêlant à la foule, j’ai une chance de ne pas me faire repérer. *

C’est à ce moment qu’Olaf se rendit compte qu’il risquait à tout instant de se faire repérer par les gardes qui étaient dans la rue. Il tenta tant bien que mal de paraître calme et en même temps horrifié par ce qu’il venait de se passer. Il accéléra le pas. Il sentait son cœur martelé sa poitrine, et crût même défaillir quand deux gardes le bousculèrent. Mais personne ne le remarquait. Olaf se dit que, décidément, la chance était de son côté aujourd’hui et il espérait très fort que cela allait continuer, car il allait encore avoir besoin d’elle. En effet, il devait achever le banquier avec un coup de dague, au milieu de la foule et de la débâcle générale. Il n’était plus très loin. Personne ne s’occupait du corps couché du banquier, en proies à de violentes convulsions. Olaf se mit à son niveau, accroupit.

Alors que le banquier agonisant gisait au sol semblait seul et que des badauds se mêlaient au mercenaires dans la rue, deux hommes firent irruptions près du pauvre homme mourant. Tout deux étaient richement vêtu, mais d'un style néanmoins foncièrement différent. L'un deux se pencha sur le banquier et pris son pouls. Il était assez maigre et portait de petites lunettes rondes en écaille. Il se tourna vers le deuxième homme, un personnage assez gros portant une côte de maille sur des vêtements de velours.

"Il va mourir, pour moi ça ne fait aucun doute. On ne devrait pas rester ici, quelque chose se passe et il faut absolument que l'on se réunisse pour convenir d'une réaction immédiate!"

Sa voix était claire, presque suave. Il avait un air sérieux et grave. Le second avait l'air beaucoup plus calme, presque amusé. Sa voix était grave au sens sonore du terme.

"Bah, ne t'en fait pas, personne n'est au courant. Cet imbécile a sûrement dû être tué par une personne qu'il aura arnaqué ou fait expulser, c'est tout. Je ne crois pas que ça vaille la peine de se compliquer la vie..."

Olaf allait sortir sa dague quand il vit deux jeunes gens richement vêtu se diriger vers lui. Rapidement, il se ressaisie et s’écarta un peu du banquier. Les deux hommes avaient l’air assez riche : l’un était gros et portait une cotte de maille sur des vêtements de velours, l’autre était maigre et des lunettes étaient chaussées sur son nez.

* Merde, merde, je ne peux pas me cacher et je ne vois aucune échappatoire. De toute façon, il fallait bien que la chance tourne. Comment ai-je pu me bercer d’illusions et croire que je n’allais pas me faire repérer au milieu de tout ce monde. Faire une erreur aussi puérile ne me ressemble pas. Quel déshonneur pour un assassin de mon rang ! De toute façon, quand je serais en prison, je n’en aurais plus besoin, de mon honneur. Moi qui commençais tout juste à prendre goût au meurtre ! Je n’aurais plus jamais l’occasion d’en commettre un seul ! *

Mais, à la grande surprise d’Olaf, personne ne s’intéressait à lui. Il était invisible. Les deux hommes discutaient entre eux. Ils parlaient du banquier. Olaf, prenant une attitude de recueillement tout en restant accroupi, écouta la conversation.

"Il va mourir, pour moi ça ne fait aucun doute. On ne devrait pas rester ici, quelque chose se passe et il faut absolument que l'on se réunisse pour convenir d'une réaction immédiate!" dit l’un des deux hommes. L’autre répondit avec plus de sérénité :

"Bah, ne t'en fais pas, personne n'est au courant. Cet imbécile a sûrement dû être tué par une personne qu'il aura arnaquée ou fait expulser, c'est tout. Je ne crois pas que ça vaille la peine de se compliquer la vie..."

* Visiblement, ils n’apprécient guère le banquier. Tant mieux ! Par la bière du Clou Frappé, c’est un miracle ! Les deux hommes ne s’intéressent pas à moi, et en plus ils n’aiment pas ma victime. Peut-être vais-je pouvoir essayer quelque chose… Au point où j’en suis, autant tout tenter.*

Profitant de cette occasion inespérée, Olaf se rapprocha du banquier, se plaçant entre le corps de sa cible et les deux hommes. Il sortit discrètement sa dague, regardant derrière son épaule afin de s’assurer que les deux hommes ne le regardaient toujours pas. Puis, il regarda autour de lui. Il n’attirait aucune espèce d’attention. C’est pourquoi il leva sa dague, et la planta dans le ventre du banquier.

[Dans l'agitation, personne ne te vois, tu peux continuer]

Quand il planta sa dague, Olaf savait qu’il avait accompli sa mission. Il était parvenu à tuer le banquier, sans se faire remarquer, alors que ce n’était pas gagné. Sa cible était entourée de gardes du corps, connue et méfiante. Mais il a triomphé quand même. Il a effectué un tir à la sarbacane exceptionnel, audacieux mais juste. Puis il s’était faufilé dans la foule pour achever sa victime en restant discret : personne ne l’avait vu accomplir son forfait, jusqu’à pour l’instant du moins, car ce n’était pas encore tout à fait terminé.

* Il me reste encore une chose à faire avant de m’enfuir : apporter une preuve que c’est moi qui est tué le banquier quand j’irais voir mon client, pour pouvoir toucher ma récompense. Je vais donc couper un doigt de mon ami, de toute façon, il n’en a plus besoin maintenant. En fait, je ne devais pas toucher une récompense, plus ce que je pourrais lui voler ? *

En effet, Olaf ce souvenait parfaitement de se que lui avait dit son client : " Si vous parvenez à tuer l'homme, vous toucherez 500 noblons plus l'or que vous pourrez lui voler " C’est pourquoi il coupa aussitôt un doigt du banquier, en prenant garde à ce que personne ne le voit, le rangea ; puis il regarda encore une fois autour de lui.

* Il y a beaucoup trop de monde autour de moi, les deux hommes de tout à l’heure pourrait se rendre compte de ce qui se passe d’une minute à l’autre, à moins qu’ils aient déjà compris mais qu’ils ferment les yeux. Dans tous les cas, il faut que je fasse attention, très attention. Je ne vais pas me mettre à fouiller le banquier. J’ai eu de la chance jusque là, mais il faut mieux ne pas tenter le diable… Autant partir tout de suite… De toute façon, je toucherais 500 noblons quoi qu’il arrive. C’est déjà pas mal du tout. Je n’aurais pas l’avidité, le culot d’essayer de faire quelque chose d’aussi imprudent. C’est déjà un miracle que je sois encore en vie…*

Olaf se releva, et s’éloigna du défunt, repartie dans la rue, ni vu ni connu, avec un sourire qui en disait long sur les événements d’aujourd’hui. En effet, il avait prit un certain plaisir à tuer ce banquier, comme une sorte de jeu dans lequel il était le maître incontesté. Cet assassinat réussi renchérissait son amour-propre, et sa soif de vengeance...

[Tout se passe bien, tu peux continuer et profiter des futurs XP que tu va bientôt gagner Wink

]

Olaf parcourait les rues de la ville. Il y avait toujours autant de monde, mais il savait qu'il était en sécurité, ou presque : personne ne l'avait remarqué. Il faisait toujours nuit, mais la maigre lueur de la lune qui parvenait jusqu'à la rue lui permettait quand même de voir que tous les gens étaient à leurs fenêtres, sous le choque. La nouvelle que quelqu'un avait assassiné le banquier s'était répandue comme une trainée de poudre. Les gens se regardaient entre eux, méfiant, tentant de démasquer le meurtrier parmi leurs voisins. Un nouveau sentiment parcourait le peuple de la ville : la peur...

* S'ils savaient que l'homme qu'ils cherchent, c'est moi, et que je suis juste sous leurs nez ! * s'amusait l'assassin.

L'assassin savait qu'une fois sa mission accomplie, il devait retrouver son client et son capuchon dans l'auberge où ils s'étaient rencontrés. Olaf se souvenait des paroles de l'homme : " Revenez ici, je vous recontacterais. ". Il devait se rendre à l'auberge immédiatement, les informateurs de son client ayant déjà très certainement informé ce dernier. Mais Olaf devait encore faire attention à rester discret. Il savait que ce n'était pas le moment de commettre une erreur bête. Après une dizaine de minutes, Olaf arriva devant l'auberge. Il se rappelait de la route qu'il avait prise pour aller à la maison du banquier ; en effet, il possédait un bon sens de l'orientation.

* Nous y voilà ! Il y a moins de monde par ici, je ne vois plus de garde. En même temps, c'est assez loin. Bon, entrons à l'intérieur de l'auberge, en espérant qu'elle soit toujours vide, j'ai des comptes à régler et la dernière chose dont j'aurais besoin, c'est que tout le monde le sache ! *

Olaf entra dans l'auberge qui, comme toujours, était vide, hormis la serveuse qui, actuellement, faisait un solitaire au comptoir avec un air déprimé. Quand elle entendit la porte s'ouvrir, elle leva les yeux, esquissa un sourire et les redescendit quand elle vit que c'était Olaf.

"Ah c'est vous? ... Entrez... Vous voulez boire quelque chose?"

Olaf entra dans l’auberge avec la ferme attention de récupérer l’argent qu’on lui devait. A mainte reprise, on avait tenté de l’embobiner afin qu’il ne touche pas son argent. Il savait que se serait encore le cas aujourd’hui. Mais il ne comptait pas se laisser faire… Il avait avec lui la preuve qu’il avait assassiné le banquier, et, si les choses dégénéraient il savait agir en conséquence.

*Avec ma dague sous la gorge, les gens sont toujours plus coopératifs *

Il poussa la porte. Il y avait personne, ou presque. La pièce était comme dans ses souvenirs, avec les tables, le comptoir, l’escalier et le désordre sans nom qui y régnait. La serveuse, débonnaire, était concentrée sur une partie de carte. Elle le regarda avec dédain, puis retourna à ses cartes. Olaf s’attabla puis répondit par l’affirmative à la serveuse, commandant une bière bien fraîche, comme à son habitude.

* De toute façon, avec les noblons que je vais gagner, j’aurais de quoi renflouer ma bourse… Vivement qu’il arrive, le client capuchonné, je m’ennuie et en même temps je suis impatient de partir d’ici ; même si ça va ensemble, après tout. Ce n’est pas tous les jours que l’on s’apprête à gagner 500 noblons *

La serveuse apporta à la table d'Olaf un pinte de bière moussue et fraîche et, sans demander le moindre payement, elle retourna à son solitaire. Immédiatement, la porte s'ouvrit. Un homme encapuchonné entra avec un petit sac. Il se dirigeât directement vers l'assassin, s'assit à la table, posa le sac sous celle-ci et, sans découvrir son visage, il demanda d'une voix rauque qui laissait à penser avec certitude qu'il ne s'agissait pas de l'homme qui avait commandité le crime :

"Je viens de la part de notre ami commun... Comment va notre cher banquier ?"

Olaf était attablé depuis un moment, sans autre distraction que de regarder la serveuse et ses cartes. Il y avait également un autre client dans l’auberge, qu’il n’avait pas remarqué jusqu’à présent. Il était sur une table au fond avec un livre et un pichet. Il était grand et maigre, le teint pâle ; son âge se comptait sûrement en litre de vin. Il regarda Olaf sans vraiment y porter attention, et replongea son nez dans son livre.

* J’en ai marre d’attendre. Il était prévu qu’on m’attende ici avec mes noblons, et que je me barre. Au lieu de ça, faut que j’attende dans cette auberge miteuse et cette odeur pourrie avec la serveuse qui me regarde d’un sale œil. Bon, c’est toujours mieux que l’auberge du Bucheron Manchot… Par contre, j’ai eu ma bière sans rien payer. Et ça, c’est cool… Tiens ! Voilà enfin le client qui arrive. Pas trop tôt ! *

En effet, la porte s’ouvrit, sans douceur. Un homme entra dans l’auberge. C’était un homme encapuchonné qui se dirigea directement vers Olaf, il avait un petit sac. L’assassin imaginai que sa récompense se trouvait à l’intérieur, et cette pensée le faisait sourire. L’inconnu prit une chaise et posa son sac, puis déclara :

" Je viens de la part de notre ami commun... Comment va notre cher banquier ? "

Le sourcil d’Olaf se leva. Ce n’était pas le bon. La voix était différente, ça ne faisait aucun doute. Il ne savait que répondre à cette question. Olaf comprit de cette phrase que l’inconnu savait ce qui était arrivé au banquier, et insinuait qu’il savait également qu’il l’avait tué.

* C’est un piège, c’est sûr. Si je dis au type qu’il est à plat ventre dans une marre de sang… Et le gars a également dit qu’il venait de la par d’un ami commun. Je ne suis pas sûr de bien comprendre…. Parlait-il de mon client, ou du banquier. Je vais partir de l’hypothèse qu’il parle de mon client, mais il ne faut surtout pas que je me trahisse. Ce type ne m’inspire pas confiance… Si c’est un mec qui veut me faire avouer que j’ai commis le meurtre pour ensuite m’arrêter. Autant resté évasif…. Ce serait bête de commettre une erreur de débutants...*

Olaf ne répondit pas tout de suite à l’inconnu. Il marqua une pause de quelques secondes et dit :

« Eh bien écouter, j’ai appris la nouvelle. Figurez-vous que tout son petit réseau de rebelles s’est écroulé avec lui. ! Le tueur ne s’est toujours pas fait coincer d'ailleurs… »

Sans paraitre surpris le moins du monde, l'homme continua de parler, comme si la conversation était normale.

"Nan en effet, le tueur ne c'est pas fait coincé, et c'est une bonne chose, il est sûr que ses employeurs l'aurait fait taire en prison pour s'assurer de ne pas être mouillés. Pour ce qui est de son réseau, on m'a dit qu'il n'était pas encore tombé au contraire, et d'ailleurs, il semble fort possible que le même assassin soit engagé pour les liquider... Enfin si ça l'intéressait, évidemment, difficile à savoir comme ça. Qu'en pensez vous?"

Olaf était embarrassé par la réponse de l'inconnu et de son capuchon. L'homme avait compris qu'Olaf avait commit le meurtre, mais il semblait avoir oublié un petit détail...Enfin, un petit détail, mais pas pour tout le monde...

* Non mais il me prend vraiment pour un con ce type ! Il croit qu'il va me donner une nouvelle mission et s'en tiré comme ça ! Et ma récompense ! Il ne va pas m'obliger à le tuer quand même. La serveuse est dans ses cartes, le client du fond lit un bouquin... Je vais faire allusion à la récompense de l'assassin et si je n'obtiens pas ce que l'on me doit, alors il le paiera de son sang ! Ce n'est pas la première fois que je ferais ça, et ça ne sera sûrement pas la dernière... Dans tous les cas, c'est un plan à n'utiliser quand dernier recours... Je ne tiens pas à finir en prison. *

Olaf Sildur réfléchit à une allusion sur la récompense de l'assassin, tout en restant dans l'ambiguïté, de manière à ce que l'homme comprenne qu'il veut sa récompense avant toute chose, tout en faisant genre que ce n'est pas lui l'assassin. Loin d'être pusillanime, Olaf était toutefois prudent, ce qui vaut mieux dans son métier. Son expérience lui avait appris que la règle d'or quand on est assassin était de ne jamais entreprendre quoi que ce soit qui mettrait en doute son lien avec le meurtre. Olaf imagina donc une réponse, dans l'optique de recevoir la récompense qu'il convoitait, mais en restant discret.

" Je pense surtout qu'avant d'entreprendre quoi que ce soit, le meurtrier voudrait d'abord toucher sa récompense ; non pas qu'il n'ait pas confiance en ses employeurs, mais bon, question de principe, voyez-vous... "

L'homme se recula sur sa chaise, pour avoir le dos parfaitement collé au dossier, et, souriant, il poussa doucement de son pied le petit sac sous la table pour que celui-ci touche la jambe de l'assassin.

"Oh, je pense que l'assassin n'a pas à avoir peur, je suis sûr que ses employeurs sont des hommes fiables qui savent reconnaitre la valeur quand ils la voit... Néanmoins je pense que l'homme saura rester discret avec le payement... Ne pas le dépenser trop vite... Attendre que son contact soit repartie avant de le prendre, ce genre de chose... Imaginez si en plus, à l'intérieur du sac, se trouvait un morceau de parchemin sur laquelle serait écrite l'adresse d'une auberge où une chambre déjà payé attendrait l'assassin pour que celui-ci puisse dormir dans un lieu sécurisé ou quelque chose comme ça! Cela serait comme dans un roman!"

Olaf sentie le sac de l'inconnu contre sa jambe, et écouta son monologue avec attention. Personne ne prêtait attention aux deux hommes, le patron n'était toujours pas arrivé, Olaf imagina qu'il était encore en train de faire un trafic quelconque, mais de toute façon, peu importe. L'assassin avait également fini sa bière, dans un léger rot.

* Mais qu'est-ce que je peux être bête, pourquoi n'ai-je pas compris que je pouvais récupérer le sac ? Quant aux conseils du type, je ne vois pas pourquoi je les suivrais. Après tout, c'est mes noblons maintenant. 500 noblons ! Ca faisait longtemps que je n'avais pas une telle somme ! Dans tous les cas, il a raison de dire d'attendre qu'il soit partie pour prendre le sac, ça ne serait pas prudent. Si on me demande ce qu'il y a dedans, je vais me retrouver malin, moi ! Ce serait génial que j'aie une chambre potable aujourd'hui. Je n'ai pas peur mais bon, c'est toujours ça de prit ! Par contre, des romans, il devrait arrêter d'en lire, le gars. Je crois que ça lui monte un peu à la tête. *

Olaf réfléchit, pesa le pour et le contre pour savoir s'il allait accepter une nouvelle mission. Liquider les membres d'un réseau de mafieux n'était pas aisé. Toutefois, la désorganisation qu'il avait certainement crée au sein du réseau en tuant le banquier devrait l'aider à remplir sa tâche, s'il l'acceptait bien sûr. D'un côté, il doutait de réussir, mais de l'autre il voyait une nouvelle fois l'occasion de se venger, et les noblons à gagner. Olaf considéra un moment l'inconnu en face de lui, et dit :

" Evidement, vous avez raison. La discrétion est importante. De plus, si la récompense est assez conséquente, je suis certain que l'assassin acceptera d'éliminer les membres du réseau, finir le boulot qu'il avait déjà commencé avec cet assassinat. D'ailleurs, avez-vous remarquez la peur des gens dans la rue et aux fenêtres, face à cet incident ? Le climat qui règne sur la ville n'est plus le même, à présent... "